Compte-rendu du repas linguistique du 12 avril

Repas berbère à l’auberge des idées (Villejuif)

Mardi 15 avril 2014

Le berbère est une langue difficile. Il en existe plusieurs dialectes selon les régions, et même à l’intérieur de chaque région il existe plusieurs variantes. Nous avons donc eu beaucoup de mal à établir la fiche, il y avait peu de vrais référents et ils n’étaient pas d’accord entre eux.

JPEG - 156 ko

C’est donc avec une fiche pas vraiment au point que nous avons essayé de travailler un peu avant le repas, et on a à peine réussi à dépasser le stade de "comment tu t’appelles, je m’appelle untel". Et l’effort linguistique n’a pas résisté au repas. On a même essayé de m’enlever la fiche que j’avais posée à côté de moi, et comme j’insistais pour la garder, disant que c’était justement un repas linguistique, ma voisine m’a dit : « quand je mange, je mange ». La référente qui était à ma table n’était pas vraiment prête à jouer son rôle, et elle n’a pas compris tout de suite la seule phrase que j’ai essayé de fabriquer, qui était pourtant très élémentaire.

JPEG - 114 ko

Le repas était précédé d’une séance d’initiation à la préparation d’une sorte de crêpe fourrée msemen, qui avait bien entendu un nom différent selon les régions. Selon certains référents seules les femmes auraient dû y participer, mais comme la proximité des femmes ne me gêne pas je m’y suis mis quand même. La chorba de Yasmine était absolument délicieuse. Mais comme je croyais que c’était l’entrée je n’en ai pas repris...

Après le repas, on a vu le film "Madame la France", de Samia Chala, projection suivie d’un débat animé par Samia elle-même. Le débat a été parfois houleux, preuve que le sujet ne laissait pas indifférent. Il s’agissait pour elle de critiquer sévèrement cette Madame la France pour avoir interdit le port du voile dans les espaces publics, et donc par exemple d’avoir interdit aux mères portant le voile l’accès à l’école, créant ainsi une discrimination. Samia réagissait avec véhémence à tous les points soulevés : attitude de la gauche française, position d’Elisabeth Badinter, rôle de « ni putes ni soumises », distinction entre voile en Kabylie et voile en Arabie Saoudite, dénonciation du caché du corps de la femme...

JPEG - 86.9 ko

L’absence de sérénité dans les débats n’a pas permis d’affiner l’analyse et d’aboutir à une conclusion qui aurait éclairé le public.

Mimi

Répondre à cet article