Espéranto...vous avez dit espéranto ?
Dimanche 22 février 2015
L’espéranto est une langue particulière, une langue "fabriquée", qui n’est pas à l’origine celle d’une communauté. Mais elle est devenue la langue d’une communauté, celle des espérantistes ! Et cette communauté a un attrait particulier pour nous : elle rassemble des gens du monde entier et nous permet donc de rencontrer des gens parlant toutes sortes de langues. En effet, l’espéranto n’a pas pour objectif de se substituer aux langues existantes, mais de permettre aux locuteurs des diverses langues de communiquer sur un terrain neutre, contrairement à l’anglais qui est loin d’être neutre, et qui, comme toutes les langues dominantes, a tendance à se substituer aux autres langues et donc à les faire disparaître.
En outre, pour nous Européens, et tout particulièrement Français, l’espéranto est assez facilement accessible, nous comprenons d’emblée de nombreuses racines, une grande majorité même pour peu que nous ayons appris un peu d’anglais et d’allemand. Et des règles de fonctionnement et de composition verbale régulières nous permettent rapidement de commencer à nous exprimer.
Pourtant j’ai l’impression que nous n’avons pas assez profité de ces avantages, sans doute parce que nos référents ont voulu d’abord nous parler de la langue et de ses avantages, avant de nous faire entrer dans le système même de la langue. Si j’en juge par mon expérience des autres langues, il me semble qu’il aurait été assez facile de donner d’abord quelques éléments, de jouer ensuite au jeu habituel des dialogues un peu stéréotypés proposés par la fiche (ce qu’ont fait d’ailleurs plusieurs d’entre nous), puis, comme à l’accoutumée, de faire parler nos référents de leur expérience, de leur faire dire par exemple, en espéranto, mais en essayant de parler lentement et en traduisant de temps en temps, pourquoi et comment ils ont accédé à cette langue. Ce qu’ils ont fait effectivement, mais après une étape, trop longue à mon goût, où on ne parlait que français…
Néanmoins nous avons découvert cette langue, et nous avons très envie de reprendre l’expérience, en tentant d’améliorer la performance.
En ce qui concerne l’aspect gastronomique, il ne peut guère y avoir évidemment de cuisine typique, mais cette absence a justement pour nous l’avantage énorme de nous offrir en contrepartie une diversité presque sans limite, puisque les locuteurs de chaque origine peuvent proposer un plat typique de chez eux. Nous avions d’ailleurs décidé que chacun apporterait un plat de son cru, plutôt que de préparer ensemble un seul menu comme nous le faisons d’habitude. Nous n’avions certes ni Japonais ni Indonésien, mais malgré notre faible effectif, nous rassemblions déjà des gens de Danemark, Pologne, Tunisie, Catalogne, La Barbade, Cameroun, Zaïre, et même d’Ukraine et d’Allemagne si on ajoute les longs séjours ayant laissé leurs traces culturelle et gastronomique. Un repas particulièrement riche donc, sans même parler de la qualité.
Il est un peu dommage que les inscriptions aient été si peu nombreuses, peut-être beaucoup d’adhérents n’ont-ils pas mesuré l’intérêt de cette langue pour notre association, alors que je pense au contraire qu’elle est typiquement auberbabelienne, puisqu’elle permet les contacts multilingues.
Il ne nous reste plus qu’à espérer le succès de notre prochaine tentative !
Michel Fagard