Yidich

Mardi 9 novembre 2010

גוֹט מאָרגן ; גוּטן אָװנט gut morgn ; gutn ovnt ; bonjour (matin), bonsoir
שלום עלײכם sholem aleykhem salut
 ? װיִ הײסטוּ vi heystu ? comment tu t’appelles
 ? װיִ הײסט איִר vi heyst ir ? comment vous appelez-vous ?
…איִך הײס ikh heys … je m’appelle ...
 ?(פֿוּן װאַנען ביִסטו (זײַט איִר fun vanen bistu (zayt ir) ? tu es (vous êtes) de quel pays ?
איִך קוּם פּוּן ישראל, פּױלן ikh kum fun yisroel, poyln je viens d’Israël, de Pologne
(איִך ביִן פֿראַנצױז(יִן), דײַטש(קע ikh bin frantsoyz(in), daytsh(ke) je suis français(e), allemand(e)
 ? ביִסטוּ (זײַט איִר) באַװײַבט bistu (zayt ir) bavaybt tu es (vous êtes) marié ?
 ?ביִסטוּ (זײַט איִר) באַמאַנט bistu (zayt ir) bamant ? tu es (vous êtes) mariée ?
 ?ציִ האָסטוּ קיִנדער tsi hostu kinder ? tu as des enfants ?
 ?יאָ ; װיִפפֿל yo ; vifl ? oui ; combien ?
,איִך האָב צװײ, דרײַ, פֿיִר פֿיִנף, ikh hob tsvey, dray, fir, finf, j’ai deux, trois, quatre, cinq,
זעקס, זיִבן, אַכט קיִנדער zeks, zibn, akht kinder six, sept, huit enfants
 ?(װיִ אַלט ביִסטוּ (זײַט איִר vi alt bistu (zayt ir) ? quel âge as-tu (avez-vous) ?

Le yidich est proche de l’allemand ; il s’écrit en caractères hébraïques, de droite à gauche, de manière très phonétique, sauf les hébraïsmes qui gardent l’orthographe de l’hébreu (en dehors de l’URSS où ils étaient écrits phonétiquement), c’est à dire sans voyelles, et avec deux prononciations possibles pour ב (b/v), כ (k/kh), פ (p/f), ת (t/s) ; les hébraïsmes sont donc difficiles à lire si on ne les connaît pas.

A noter que les letres n’ont pas toujours la même valeur qu’en hébreu, et que la transcription officielle du YIVO ne correspond pas à l’orthographe de l’allemand : le Ach-Laut est transcrit kh (il n’y a pas de Ich-Laut) ; le z transcrit le phonème [z] de bizarre : di zun (en allemand die Sonne) ; le z de l’allemand correspond à ts dans la transcription du yidich : tsien (allemand ziehen), tsu (allemand zu).

א [a] ו [u] מ [m] פ [f] ז [z] צ [ts] כ [kh]
אָ [o] ײַ [ay] ב [b] נ [n] ס [s] ג [g] ה [h]
יִ [i] ײ [ey] פּ [p] ד [d] זש [j] ק [k] י [y]
ע [e] ױ [oy] װ [v] ט [t] ש [sh] ר [r] ל [l]

Un א (alef muet) est placé devant les mots commençant par une voyelle autre que ע [e] et devant les diphtongues.

5 lettres s’écrivent différemment en fin de mot : ך/כ ץ/צ ן/נ ף/פ ם/מ

Quelques différences notables avec l’allemand : il n’y a pas de voyelles brèves ou longues, ni de « coup de glotte » ; les consonnes b g d ne sont pas « durcies » en finale ; le r final n’est pas vocalisé comme en allemand ; il n’y a pas de ü, mais il y a un un [j] (comme dans jour) emprunté aux langues slaves ; le l non suivi d’un יִ se prononce comme le l « dur » du russe ; il peut constituer à lui seul une syllabe, ainsi que le נ (appelé "nun syllabique"), sans être précédé d’un לאכן :ע [lakhn], מײדל [meydl] ; le נ ne peut pas être syllabique après m, n, ng, nk ; il est dans cette position toujours précédé d’un קומען :ע [kumen], קענען [kenen], זינגען [zingen], טרינקען [trinken].

Comme en allemand, lorsque la phrase commence par un complément ou un adverbe, celui-ci est suivi du verbe, puis du sujet, puis du reste de la phrase : הײַנט עס איך מיט אײַך [haynt es ikh mit aykh] aujourd’hui je mange avec vous ; interrogation : verbe/sujet/reste de la phrase ?זינג איך מאָרגן מיט אײַך [zing ikh morgn mit aykh] ? est-ce que je chante avec vous demain ?

Mais le verbe non conjugué n’est pas en fin de phrase, ni le verbe d’une subordonnée :
הײַנט קען איך קומען צו אײַך [haynt ken ikh kumen tsu aykh] aujourd’hui je peux venir chez vous ;
איך האָב נעכטן געגעסן מיט זײ [ikh hob nekhtn gegesn mit zey] j’ai mangé hier avec eux ;
מאָרגן זע איך דאָס מײדל, װאָס איך האָב ליב [morgn ze ikh dos meydl, vos ikh hob lib]
demain je vois la fille que j’aime.

Conjugaison d’un verbe régulier : לאכן (lakhn) rire

singulier pluriel singulier pluriel
1e personne איך לאך [ikh lakh] מיר לאכן [mir lakhn] - ־(ע)ן [-(e)n]
2e personne דו לאכסט [du lakhst] איר לאכט [ir lakht] ־סט [-st] ־ט [-t]
3e personne ער (עס, זי) לאכט [er (es, zi) lakht] זײ לאכן [zey lakhn] ־ט [-t] ־(ע)ן [-(e)n]

la forme de politesse est la 2e personne du pluriel

verbe האָבן [hobn] avoir

איך האָב ikh hob מיר האָבן mir hobn
דו האָסט du host איר האָט ir hot
ער (עס, זי) האָט er (es, zi) hot זײ האָבן zey hobn

verbe [zeyn] être

איך בין ikh bin מיר זײַנען mir zaynen
דו ביסט du bist איר זײַט ir zayt
ער (עס, זי) איז er (es, zi) iz זײ זײַנען zey zaynen

le futur se construit avec l’auxiliaire װעלן [veln] + infinitif :
איך װעל [ikh vel] דו װעסט [du vest] ער װעט [er vet]
מיר װעלן [mir veln] איר װעט [ir vet] זײ װעלן [zey veln]

איך װעל נישט קומען מאָרגן [ikh vel nisht kumen morgn] je ne viendrai pas demain

Le passé est composé avec le présent de l’auxiliaire האָבן [hobn] (זײן [zeyn] pour les verbes de changement de lieu ou d’état) et le participe passé formé avec le préfixe גע־ [ge-] et la désinence ־(ע)ט [-(e)t] :
לאכן [lakhn] rire > געלאכט [gelakht] ; קױפן [koyfn] acheter > געקױפט [gekoyft] ;
םיר האָבן געלאכט [mir hobn gelakht] nous avons ri ;
װאָס האָסטו געקױפט [vos hostu gekoyft] qu’est-ce que tu as acheté ?

De nombreux participes passés sont irréguliers avec changement de voyelle et désinence en –(e)n :
פארװאָס ביסטו נישט געקמען [farvos bistu nisht gekumen] ? pourquoi tu n’es pas venu(e) ?

Les verbes se combinent avec des particules qui en modifient le sens : קומען [kumen] venir, אָנקומען [onkumen] arriver ; באקומען [bakumen] recevoir ;

Comme en allemand, les particules sont “séparables”, sauf בא [ba] אנט [ant] דער [der] גע [ge] פאר [far] צע [tse] :
מיר קומען אָן [mir kumen on] nous arrivons, מיר װעלן אָןקמען [mir veln onkumen] nous arriverons
מיר זײַנען אָןגעקומען [mir zaynen ongekumen] nous sommes arrivés
מיר באקומען מתנות [mir bakumen matones] nous recevons des cadeaux
מיר האָבן באקומען מתנות [mir hobn bakumen matones] nous avons reçu des cadeaux.

Comme en polonais, le pronom réfléchi est invariable ; ex. רירן זיך [rirn zikh] bouger : איך ריר זיך [ikh rir zikh], דו רירסט זיך [du rirst zikh], מיר רירן זיך [mir rirn zikh] etc.

Déclinaisons : il y a 3 genres et 3 cas ; l’article indéfini singulier est א [a], ןא [an] devant une voyelle : איך הױב אן אױטאָ [ikh hob an oyto] j’ai une voiture ; il est invariable ; sa forme négative est קײן [keyn], qui s’ajoute à la négation נישט [nisht] ou ניט [nit] : איך האָב נישט קײן הױז [ikh hob nisht keyn hoyz] je n’ai pas de maison ; la désinence est portée par l’article défini (ou démonstratif ou possessif), reprise en partie par l’adjectif épithète ; le pluriel est invariable די קינדער, מיט די קינדער [di kinder, mit di kinder]

Déclinaison de l’article défini : masculin nominatif דער (der), accusatif et datif דעם (dem) ; neutre nominatif et accusatif דאָס (dos), datif דעם (dem) ; féminin nominatif et accusatif די (di), datif (der) ; pluriel invariable די (di).
Comme en allemand, au neutre et au féminin l’accusatif est identique au nominatif .

Pronoms 1e personne : איך [ikh] מיך [mikh] מיר [mir] ; pl. מיר [mir] אונדז [undz] (acc. et dat) ;
2e pers. דו [du] דיך [dikh] דיר [dir], pl. איר [ir] אײַך [aykh] (acc. et datif)
toutes les prépositions régissent le datif : פאר דיר [far dir] pour toi ;
3e personne:masculin ער (er) אים (im) אים (im) ; neutre עס (es) עס (es) אים (im) ; féminin זי (zi) זי (zi) איר (ir) ; pluriel invariable זײ (zey).

Les radicaux germaniques sont en général monosyllabiques ; ils se combinent entre eux et c’est le premier élément qui est accentué : הארצפרײַנט [hartsfraynt] ami de cœur ; sauf avec les particules inséparables qui sont inaccentuées : באזוך [bazukh] visite, געזאנג [gezang] chant ; et dans les internationalismes : אנטראָפּאָלאָג [antropolog]. Ce système de composition est moins riche qu’en allemand ; il existe en revanche de nombreuses expressions comportant des hébraïsmes : איך האָ בדעה צו [ikh hob bedeye tsu] j’ai l’intention de, מקבל פּנים זײַן [mekabl ponem zayn] souhaiter la bienvenue, מקאנא זײַן [mekane zayn] être jaloux, etc.

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